Les niveaux de bruit sur l’île de Montréal sont souvent supérieurs à ceux recommandés par l’OMS, mais semblables à ceux observés à Toronto, par exemple.
Les données recueillies en 2010, la Direction de santé publique (DSP) de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec et l’Université de Montréal, a mesuré le bruit ambiant à l’aide de sonomètres installés à 87 lieux sur l’île de Montréal.
Pendant deux semaines, un échantillonnage a été effectué à toutes les deux minutes.
Une modélisation des résultats a également permis de noter l’influence des sources mobiles de bruit sur les niveaux de bruits ambiants.
Un avis public vient appuyer les conclusions de nombreuses autres recherches, à savoir que le bruit généré par le trafic routier, aérien et ferroviaire pourraient avoir des effets sur la santé de la population.
Plusieurs mesures de gestion du bruit sont déjà en place à Montréal, mais les résultats présentés dans l’avis démontrent que d’autres mesures sont nécessaires.
La DSP recommande d’ailleurs que l’action 18.1 du Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal soit mise en application pour créer un comité de concertation pour limiter les nuisances sonores dans les milieux de vie résidentiels.
Par ailleurs, des recommandations spécifiques au bruit aérien ont été émises dans un avis distinct qui rappelle les recommandations de Transports Canada sur la nécessité de mettre en place une isolation acoustique dans les nouveaux bâtiments situés dans la zone délimitée par la courbe NEF25, là où la population risque d’être gênée par le bruit des avions, et de ne pas construire dans la zone NEF30, plus affectée par le bruit aérien.
Recommandations
La DSP émet plusieurs recommandations, notamment la mise en vigueur d’une politique régionale de lutte au bruit provenant des transports routiers, ferroviaire et aériens.
Le directeur de la santé publique de Montréal, le Dr Richard Massé, a salué la volonté de la Ville de Montréal à instaurer des mesures de prévention pour diminuer l’exposition de la population au bruit du transport.
Parmi les dispositions envisagées par la Ville, mentionnons :
- L’intégration de critères d’aménagement dans les secteurs qui présentent des niveaux sonores élevés;
- L’inclusion de normes d’insonorisation relatives au cadre bâti dans ces mêmes secteurs;
- Un encadrement de certains usages par le biais des grandes affectations du territoire.
Afin de mieux évaluer les impacts du bruit sur la santé de la population et aider à trouver des pistes de solution pour améliorer la situation, la DSP développera un modèle pour estimer les niveaux de bruit sur le territoire montréalais en provenance des sources mobiles à l’aide de l’échantillonnage effectué en 2010, et plus récemment en 2014. Ces données seront mises en lien avec les résultats d’une enquête qui sera effectuée auprès de la population pour estimer certains effets du bruit environnemental sur la santé des Montréalais.
En complément :
- L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) attribue au bruit divers effets sur la santé dont la gêne, la perturbation du sommeil et les problèmes cardiovasculaires comme l’hypertension. La gêne affecte le bien-être et la qualité de vie; à titre d’exemple, un bruit est reconnu comme gênant lorsqu’il empêche la poursuite d’une conversation, qu’il perturbe le sommeil, le repos ou l’étude. Bien que la grande majorité des effets se limite à la gêne ou à la perturbation du sommeil, lorsque les niveaux de bruit et la durée de l’exposition au bruit augmentent, d’autres effets peuvent survenir chez une partie de la population plus sensible, comme les effets cardiovasculaires. Par conséquent, l’OMS recommande que la population ne soit pas exposée à une valeur de bruit extérieur qui dépasse 55 dB(A) (décibels pondérés pour l’oreille humaine) le jour comme la nuit.
Ce qu’ils ont dit :
« Un projet de schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal est actuellement en cours d’élaboration. Ce document de planification, dont l’adoption est prévue pour la fin 2014, identifie les principales sources mobiles de bruit et comprend un objectif visant la réduction des contraintes liées au bruit et aux vibrations en milieu urbain. Plusieurs des dispositions qui pourront être introduites par l’adoption du Schéma répondent d’ailleurs aux préoccupations soumises par la Direction de la santé publique. »
Réal Ménard, membre du comité exécutif et responsable de l’Environnement à la Ville de Montréal
« Nous sommes heureux de constater que la Ville est prête à contribuer à la prévention des problèmes de santé associés au bruit du transport. Mieux gérer le bruit représente un défi de taille en milieu urbain et devra faire appel à la collaboration de nombreux partenaires.»
Dr Richard Massé, Direction de santé publique de Montréal
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