Les jeunes ont des défis à relever à l’ère numérique et pour cela ils ont besoin du soutien des parents, des enseignants et des décideurs, affirme un rapport diffusé par HabiloMédias, le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique.
La recherche conclut que les politiques de tolérance zéro ne fonctionnent pas et qu’il faut plutôt favoriser la confiance et le dialogue ouvert.
Le rapport Jeunes Canadiens dans un monde branché : Tendances et recommandations se fonde sur des entrevues réalisées auprès d’enfants et adolescents, de parents et d’enseignants ainsi que sur un sondage national auprès d’élèves de la 4e à la 11e année réalisé entre 2012 et 2013. Selon les chercheurs, l’appel à l’action pour les adultes est très clair.
Le rapport offre de nombreuses recommandations concernant les jeunes en ligne, y compris le sextage, l’utilisation excessive d’Internet, la cyberintimidation et les risques pour la vie privée. Il comprend également une analyse des 50 principaux sites préférés des élèves et des profils d’activités virtuelles d’élèves organisés par année scolaire.
Voici quelques observations et recommandations issues du rapport
Il faut créer une culture virtuelle empathique et encourager les élèves à se traiter les uns et les autres avec de gentillesse et respect, pour inciter des comportements positifs en ligne.
La promotion de normes sociales positives aidera à réduire les cas de cyberintimidation et de sextage en montrant aux jeunes que ces activités ne sont pas aussi « normales » qu’ils le croient.
Les règles pour communiquer les valeurs et les attentes sont importantes pour favoriser des comportements sains en ligne. La recherche démontre que les élèves assujettis à des règles à la maison sont moins susceptibles d’adopter des comportements risqués en ligne. Les écoles peuvent prendre une approche « parentale » en se concentrant sur les règles qui établissent des normes et des valeurs positives plutôt que des règles visant à punir les mauvais comportements.
Les politiques de tolérance zéro ne fonctionnent pas. Favoriser la confiance et le dialogue ouvert est la meilleure approche, surtout à l’égard des comportements méchants et cruels en ligne.
Nous pouvons créer des jeunes plus résilients avec une approche de la littératie numérique axée sur les enfants où nous passons de la protection à l’habilitation.
La surveillance peut créer davantage de risques pour les jeunes. Les enfants comprennent les messages sur la sécurité mais ils ont maintenant besoin que les adultes s’engagent et leur offrent du mentorat. Les parents et les enseignants doivent travailler ensemble puisque les jeunes se tournent vers eux pour obtenir des conseils.
Quand les enfants se tournent vers leurs parents à propos des problématiques numériques, ces derniers se sentent dépassés par le rythme du changement technologique et ont besoin de ressources pour les aider à guider leurs enfants.
Les parents, les enseignants et les décideurs devraient être plus sensibilisés à la nature hautement commercialisée des espaces virtuels préférés des enfants (seulement un des 50 principaux sites était non commercial). Les enfants doivent recevoir une éducation aux médias pour être en mesure de reconnaître à quel moment on leur montre de la publicité et doivent comprendre que bon nombre de ces sites agissent pour recueillir leurs données personnelles.
En complément :
- Il s’agit du rapport final d’une série de neuf rapports examinant les comportements des jeunes face à la cyberintimidation, les relations en ligne, la vie privée, les contenus offensants, le sextage, l’usage excessif et la littératie numérique en salle de classe et à la maison.
- HabiloMédias est un centre canadien sans but lucratif pour la littératie numérique et l’éducation aux médias. Sa vision : que les jeunes possèdent des aptitudes à la pensée critique pour interagir avec les médias en tant que citoyens numériques actifs et informés.
- Pour consulter la série complète de rapports, des images infographiques et des diaporamas, visitez le habilomedias.ca/jcmb.
- Cette recherche a été rendue possible grâce aux contributions financières de l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet, du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada et de l’Alberta Teachers’ Association.
Ce qu’ils ont dit :
« Si nous voulons des enfants qui font preuve de résilience, nous devons comprendre les expériences des jeunes en ligne, écouter leurs préoccupations, et intervenir en ayant leur meilleur intérêt en tête. »
Jane Tallim, codirectrice exécutive chez HabiloMédias