Jusqu’au 24 septembre 2017, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) présente au pavillon Gérard-Morisset Carl Trahan. Parce qu’il y a la nuit.
Cette exposition propose le travail du récipiendaire du Prix MNBAQ en art actuel de 2016 et est réalisée grâce au soutien financier de RBC.
Le visiteur découvrira le travail fascinant de l’artiste qui approfondit, par le truchement de l’écriture, du dessin et de néons aux éclats vifs, une réflexion sur la modernité, le poids des mots et les failles de la traduction.
Au gré d’une production, qui emprunte au minimalisme, l’artiste propose une pensée riche sur la frénésie qui a accompagné les débuts de l’époque moderne.
Ses œuvres remontent le fil du temps pour évoquer un monde au bord de la ruine, confronté aux traumatismes successifs des révolutions politiques, industrielles et scientifiques.
Trahan ramène à la conscience de certains des épisodes les plus terribles et douloureux de l’histoire de l’Europe, comme le nazisme ou le fascisme.
Il fait voir la clarté dans l’obscurité et la nuit dans le jour.
Parmi les œuvres incontournables de l’exposition, Ewig (Sütterlin) (2012), une enseigne au néon, présente le mot ewig – éternel en français -superlatif régulièrement employé par les nazis, qui utilisaient le néon dans leur propagande.
La série de dessins au graphite sur papier réalisée en 2011, 7 (les mots les plus terribles du national-socialisme) affiche clairement la volonté de l’artiste de rendre visible l’immontrable, alors qu’avec Avevamo vegliato (2014), Trahan fait écho à la part inquiétante d’un pan de la modernité rattachée au futurisme.
Ces trois œuvres représentent bien la profondeur et toute la richesse de la réflexion derrière le travail de l’artiste lauréat.
Source :
Photo : Carl Trahan, Lampes : Marinetti/Mussolini, 2014. Verre soufflé, aluminium et quincaillerie (Musée national des beaux-arts du Québec)
En complément :
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Les œuvres de Carl Trahan ont été présentées depuis près de 20 ans dans plusieurs centres d’artistes et galeries au Québec, au Canada et en Europe.
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Il a notamment obtenu des résidences aux Studios du Québec à Rome (2012) et à Paris (2007), de même qu’au Pilotprojekt Gropiusstadt, GEHAG et au Kulturnetzwerk Neukölln, à Berlin en Allemagne, de même qu’à Espoo en Finlande, à la Fondation finlandaise de résidences d’artistes (FASF), toutes en 2005.
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Entre 2005 et 2012, l’artiste s’intéresse à la traduction et à sa transposition dans le domaine des arts visuels.
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Approche similaire à l’acte d’écrire, Trahan privilégie le dessin, dans sa production récente, pour représenter certaines notions liées à la traduction, mais il ne se limite pas à cette technique.
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Il a, par le passé, utilisé l’objet, la photographie et l’installation.
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Sa dernière exposition à Montréal, à la Battat Contemporary, poursuivait une réflexion sur le passé sombre de l’Europe, se penchant sur la période allant de la deuxième révolution industrielle à la Première Guerre mondiale.
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Il y abordait « à la fois l’excitation provoquée et la crainte suscitée par les avancées techniques et scientifiques de l’époque, ainsi que le nouveau rythme de vie qu’elles imposent. »
- Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d’État subventionnée par le gouvernement du Québec.
- Musée national des beaux-arts du Québec | 179 Grande Allée Ouest, Québec (Québec) G1R 2H1 | Renseignements généraux : 1 866 220-2150 | Abonnements : 1 866 220-2150
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