À l’issue des démarches visant à instaurer des services d’injection supervisée (SIS) sur le territoire montréalais, des services d’injection supervisée sont offerts par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS), en collaboration avec l’organisme communautaire Spectre de rue.
L’offre de SIS est rendue possible en raison de l’exemption qui vient d’être accordée au CIUSSS par Santé Canada, en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
Cette exemption est accordée pour une période d’un an, et permettra d’ajouter l’injection supervisée à la gamme de services déjà offerts, en collaboration avec l’équipe de Spectre de rue.
Les équipes sont prêtes à accueillir les personnes qui s’injectent des drogues pour qu’elles aient accès à ce nouveau service de santé.
Cette annonce fait suite à l’offre de SIS par le CIUSSS qui a été initiée en juin 2017 à Montréal, en collaboration avec les organismes communautaires Dopamine et CACTUS-Montréal, et au sein de l’unité mobile de l’organisme L’Anonyme.
Ces organismes communautaires offrent un espace où des personnes peuvent en toute légalité s’injecter des drogues, qu’elles apportent elles-mêmes, dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité, sous la supervision du personnel infirmier et d’intervenants qualifiés.
Cette approche permet entre autres :
- de prévenir la transmission par le sang du VIH et du virus de l’hépatite C;
- de limiter les décès associés à des surdoses;
- et de réduire l’injection de drogues dans l’espace public.
En complément :
- Les services d’injection supervisée font partie des nombreuses mesures mises en place par le gouvernement afin de lutter et prévenir les surdoses liées à l’utilisation d’opioïdes.
- Parmi les moyens en place, soulignons notamment la formation des paramédics pour l’administration de la naloxone ainsi que l’accès et la gratuité à la naloxone en pharmacie, et ce, sans prescription.
Ce qu’ils ont dit :
« L’ajout de services d’injection supervisée à Spectre de rue vient bonifier le projet que nous avons amorcé il y a quelques mois, avec l’ouverture à Montréal des premiers sites fixes et d’une unité mobile. Cette initiative fait du Québec un leader en matière de réduction des méfaits liés aux drogues, et je suis persuadée qu’elle sera une source d’inspiration pour d’autres milieux. Les SIS font une grande différence dans la vie de nombreuses personnes vulnérables et ils contribuent à protéger la santé et la sécurité de toute la population. »
Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie
« Cette étape importante nous permettra d’aller encore plus loin dans l’accessibilité des soins et des services auprès d’une clientèle souvent marginalisée et confrontée à des conditions de vie difficiles. Je suis très fière du travail accompli par nos équipes responsables de la coordination et de la supervision de l’ensemble des volets cliniques du projet, en collaboration avec nos partenaires du milieu. Il s’agit de l’aboutissement d’un long travail de collaboration pour réduire les méfaits liés aux drogues sur le territoire montréalais. »
Sonia Bélanger, présidente-directrice générale du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
« La Direction régionale de santé publique de Montréal travaille actuellement avec les directeurs de santé publique des autres villes canadiennes pour s’assurer que l’offre de services d’injection supervisée soit adaptée aux personnes qui consomment des drogues et réponde adéquatement à la crise des opioïdes actuelle, qui touche plusieurs villes du pays. La direction régionale de santé publique suit la situation de Montréal de très près et s’assure du déploiement des mesures pour prévenir les surdoses de drogues et les décès. La confirmation récente de cas reliés au fentanyl exige plus de vigilance et plus d’actions concertées par tous les partenaires. À cet égard, les SIS jouent un rôle crucial dans le contexte d’une offre de services préventifs diversifiée. »
Dr Richard Massé, directeur régional de santé publique de Montréal
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